Nous avons eu la chance de parler de stress et d’anxiété avec Audrey et Carelle, deux membres de la troupe de danse Clique. As-tu vu leur prestation sur le thème de l’anxiété à l’émission Révolution?

Je danse depuis que j’ai 5 ans et j’ai maintenant 15 ans. Je fais surtout de la technique, du contemporain et du jazz et ça fait 7 ans que je fais du hip-hop. - Audrey


Moi j’ai 20 ans et je danse depuis que j’ai 3 ans. J’ai commencé la compétition à 12 ans et c’est à ce moment-là que la danse a pris plus de place dans ma vie et que ça a été plus sérieux. J’ai fait de la technique toute ma vie : ballet, jazz, contemporain, lyrique… J’ai commencé à faire du hip hop à 15 ans et ensuite je me suis vraiment concentrée là-dessus. - Carelle

On danse ensemble dans des cours depuis 4-5 ans. Mais danser juste nous 6 pour une compétition, on a fait ça spécifiquement pour Révolution. - Audrey

C’est ma passion et j’aimerais que ça devienne mon emploi plus tard. C’est une grande partie de ma vie et ça me fait du bien. C’est une source de bonheur pour moi. - Audrey

Je fais beaucoup de stress de performance et d’anxiété sociale. C’est difficile à expliquer, mais c’est un sentiment que tu ressens en dedans de toi. Tu ne comprends pas pourquoi il est là et comment il est là. Ça me donne des symptômes physiques comme des tremblements ou des bouffées de chaleur. Ça peut faire comme une boule dans le ventre qu’on ne comprend pas et c’est difficile de trouver ce qui te libère. - Audrey


J’ai un diagnostic d’anxiété généralisée depuis que j’ai 8 ans. À part en danse, je ne me sens pas bien quand j’ai l’attention sur moi. Par exemple, quand on prend les présences ou quand je dois lever la main en classe. - Carelle

Quand je sens que j’ai le contrôle, c’est un bon stress, mais dans les situations où je sens que je n’ai pas le contrôle, ça devient de l’anxiété. Si un prof me pose une question dans la classe, c’est anxiogène pour moi parce que ça me surprend. À l’inverse, faire une présentation orale ne m’en crée pas parce que j’ai le temps de la pratiquer d’avance. Je sais que je vais être correcte. - Carelle

Danser c’est la seule chose qui me permet de sortir de ma tête et d’oublier ce qui m’angoisse au quotidien, de juste penser à rien et de faire du bien à mon corps. - Carelle


Je vis moins d’anxiété sociale avec des danseurs parce que j’ai quelque chose en commun avec eux. J’ai extrêmement peur de décevoir les autres, mes parents, moi-même, mes coachs, mes coéquipières, etc.  En montant sur la scène de Révolution, cette pensée reste toujours dans un coin de ma tête, mais comme la danse me libère, j’y pense un peu moins et ça prend moins de place. - Audrey

C’est difficile en tant que troupe de trouver un sujet qui nous réunit toutes. L’anxiété, c’est vraiment quelque chose que plusieurs d’entres nous vivent. On voulait aussi que les gens à la maison se sentent moins seuls et sachent que c’est normal de vivre ça et que c’est correct. - Audrey

On a pris le temps avant la performance de faire un grand cercle de partage. Tout le monde a pu s’exprimer sur le sujet. Les filles savaient qu’Audrey et moi on faisait de l’anxiété, mais ça nous a permis d’entrer plus en détails sur ce qu’on vit au quotidien. Ça a aussi permis à d’autres filles de partager ce qu’elles vivent. Ça a été libérateur de créer autour de ce sujet.

Il y a plein de mouvements dans notre chorégraphie qui sont inspirés des choses qu’on fait quand on vit de l’anxiété, par exemple se taper la tête ou se gratter. - Carellle

Je vis moins d’anxiété sociale avec des danseurs parce que j’ai quelque chose en commun avec eux. J’ai extrêmement peur de décevoir les autres, mes parents, moi-même, mes coachs, mes coéquipières, etc.  En montant sur la scène de Révolution, cette pensée reste toujours dans un coin de ma tête, mais comme la danse me libère, j’y pense un peu moins et ça prend moins de place. - Audrey


On était ultra stressées, mais ça ne devenait pas de l’anxiété parce qu’on avait le contrôle. Avant de monter sur la scène, on a toujours pris le temps de respirer ensemble, ça a été super important dans notre aventure parce qu’on vivait de grosses émotions ensemble. - Carelle

C’est important de se rappeler qu’on n’est pas seules. L’anxiété, des fois, ça nous amène à nous isoler et on a l’impression que personne ne peut comprendre, mais d’en parler ça peut vraiment nous aider. - Audrey


Prendre le temps d’en parler : à un professionnel, à un parent, à une personne à l’école, à une amie, peu importe. Il faut seulement que ce soit quelqu’un avec qui tu te sens suffisamment à l’aise. Garder ça à l’intérieur, ça n’a rien de bénéfique. Demander de l’aide, ça peut juste t’aider. On vit avec ça, il faut l’accepter et surtout trouver les trucs qui fonctionnent pour soi. - Carelle